Skip to main content

Histoire & Patrimoine

Découvrez l'histoire et le patrimoine de la commune au travers de quelques monuments remarquables :
  • L'Eglise byzantine
  • Le sully (Henri IV) : classé arbres remarquables d’Auvergne
  • Le Château de Vals
  • Le Château de La Barrière

L'église

L'église de style Byzantine dédiée à Saint-Santin dépendait d'un riche prieuré qui remontait au XII° siècle. Il fut incendié, ainsi que l'ancienne église et une partie du bourg par les huguenots. Les archives mentionnent un souterrain dont l'existence à été confirmé par les fouilles faites aux environs.

Le Tombeau de MALVEZIN


Personne ne se souviendrait encore, du cheminot, devenu botaniste « Eugène MALVEZIN » mort le 02 novembre 1900, s’il n’existait un blason de pierre aux dimensions impressionnantes, posé dans un bois, dans notre commune de SAINT-SANTIN-CANTALES, loin de la curiosité des hommes et dans un silence infini de la nature, certains l’appellent « le caveau » d’autre « le tombeau ».
Si les visiteurs sont rares, on sait que cette tombe très originale, intrigue encore après tant d’années.
Cette sépulture dans un état de conservation parfaite ne coûta pas moins de 5000 francs or.

On peut l’admirer dans le bois de Mansergues, mais l’accès en est difficile. De loin, mais surtout de la D43, face au bois, on pouvait distinguer l’endroit, il était formé d’un bouquet de hauts pins dominant tous les autres arbres.
Malheureusement, depuis les grosses tempêtes de 1982 et 1989 qui ont détruit le bouquet de pins qui permettait de situer le tombeau, la plupart des pins a été déracinée et la  première clôture de barbelé, écrasée par ces derniers. Restent la clôture en fer forgé, toujours intacte, ainsi que le tombeau. Mais par manque d’entretien,la végétation a repris possession du site et il est très difficile de trouver le tombeau, y compris pour les personnes du village.

Zacharie Grégoire Chanet

Félibre du Cantalès, Zacharie Grégoire Chanet (1851-1916) est né à Monédières commune de Saint Santin Cantalès le 25 juin 1851 Il est employé dans l’administration de lignes téléphoniques de 1876 à 1911 Il y est connu sous le nom de « Chanet dit Fageolle ». Il épouse Antoinette Poulhés le 2 août 1881 à Arpajon Il meurt à Aurillac le 21 septembre 1916 Il a participé aux préliminaires et au lancement du Félibrige dans le Cantal avec Auguste Bancharel. Il est l'auteur de poèmes divers et surtout du conte en vers Les Tres Rouquets, lié aux cordonniers de Laroquebrou, un conte mythique et grinçant, à l’équidistance du rire et de la tragédie.

Clavières Village Martyr

Histoire de la 26 eme compagnie de résistants formée à SAINT-SANTIN-CANTALES qui livra combat à CLAVIERES le 11 juin 1944.

Synthèse sur la 26 eme compagnie de résistants (je préfère le mot résistant à celui de maquisard) qui fut formée dans les bois de SAINT-SANTIN-CANTALES à la fin du printemps 1943 autour d’un noyau de réfractaires au travail obligatoire (S.T.O) ils travaillaient au sein de l’entreprise forestière d’OSTERTAG, en mai 1944 la 26 eme compagnie rejoint La RESSEGUE de la BALBARIE (SIRAN)

Pour mémoire, le 10 juin 1944 se déroulèrent des combats dans CLAVIERES  et ses alentours, entre les 4eme, 3eme et  9eme compagnies de résistants et deux compagnies allemandes du 19eme régiment de police que commandait le chef de bataillon, ENNS, c'est-à-dire, 500 à 600 soldats allemands, parties de SAINT FLOUR vers midi, 2 heures après, ils seront à RUINE EN MARGERIDE (dix habitants seront fusillés dans les rues, 19 autres seront amenés dans un chemin creux, 16 seront tués, 2 se cachèrent derrière un mur, le troisième  tombera dans les hautes herbes et passera pour mort, ces trois derniers auront la vie sauve.

Les assaillants prennent ensuite la route de CLAVIERES, ou ils arrivent à l’entrée du village vers 15 heures. Le maire de CLAVIERES, Mr BRONCY, muni de son écharpe tricolore et d’un linge blanc, s’avance pour parlementer, il est abattu et sera brulé dans l’incendie du four.

La 4eme compagnie de résistants est postée dans le village, mais elle est rapidement repoussée. Quatre habitants seront fusillés. Le village est incendié, puis la colonne se divise en deux, une partie poursuit sa route vers La LAUBIE, ou la 3eme compagnie de résistants la bloque jusqu'à la nuit. L’autre partie ira vers PAULHAC, elle se heurte à 2 compagnies de résistants, la 4eme qui c’était repliée et la 9eme, il s’en suit un violent combat, une vingtaine de résistants seront tués. En fin d’après-midi, le lieutenant-colonel GARCIE part au réduit de la TRUYERE pour demander au colonel MONDANGE des renforts à CLAVIERES.

Les renforts demandés sont acheminés par camions, le 11 juin 1944, à la pointe de jour, de FRIDEFOND à LORCIERES, il s’agit de 2 compagnies, dont le commandement a été donné au capitaine OSTERTAG,  la 26eme et la 27eme, cette dernière partira à pied vers la BROMESTERIE, mais elle se retira sans combattre sans que l’on sache qui donna l’ordre de décrocher.

 Mais ce 11 juin 1944, la 26 eme compagnie reçoit l’ordre de rejoindre le village de CLAVIERES. A leur arrivée, vers 7h00, le village est en feu depuis l’attaque de la veille, ils partent à la recherche d’éventuels rescapés dans les maisons qui n’avaient pas brulées, ils trouvèrent trois cadavres de civils et deux femmes blessées.  

Mais vers 10h30 les allemands reviennent, une colonne forte d’un millier d’hommes et une puissance de feu impressionnante, arrive sur CLAVIERES.

La 26eme compagnie qui ne compte qu’une centaine d’hommes, dont certains n’ont aucune expérience militaire et un armement insuffisant, face à cette colonne allemande aguerrie et équipée de véhicules blindés, avec des mitrailleuses aux cadences impressionnantes, la 26 eme compagnie va se diviser en trois sections, la section GRILLON va prendre position à la sortie du village, la section LAMBERT dans le village et la section du lieutenant BORIE va prendre position en avant du village, les armes automatiques et les bazookas de leur unité vont détruire un véhicule léger et deux autres seront touchés, les allemands se mettent à l’abri et font avancer deux automitrailleuses qui mitraillent les résistants, les bazookas ne tirent plus, les servants sont tués, le premier à tomber sera le gendarme ROLIN de la brigade de LA ROQUEBROU, devant ce déluge de feu, les résistants de la section BORIE dotée d’une mitrailleuse qui avait comme servant le jeune Raymond CONTENSOU (19 ans)élève instituteur, natif de SAINT SANTIN CANTALES, ils se sont sacrifiés pour couvrir la retraite de leurs compagnons, ils seront tués  à leur poste de combat, faute de munition, avec une quinzaine d’autres résistants lors de ce premier accrochage. Le combat fait rage de 12h00 à 13h00, pendant une accalmie, les allemands, finissent d’incendier le village et repartent vers le MONT MOUCHET.

Les résistants, ne connaissant pas les lieux, ils seront guidés par les gendarmes de LA ROQUEBROU ayant participé au combat, pour rejoindre FRIDEFOND, c’est une rare brigade de gendarmerie qui a osé désobéir aux ordres de VICHY.

La bataille de CLAVIERES est terminée, les pertes en hommes pour la 26eme compagnie  sont  très importantes (45 tués) et le canton de LAROQUEBROU a payé un très lourd tribut à la patrie, 29 jeunes étaient tombés sous le feu de l’ennemi dans un combat inégal, 10 étaient de LA ROQUEBROU, 4 de SIRAN, 4 de SAINT-GERONS, 2 de SAINT-VICTOR, 1 de SAINT-ETIENNE-CANTALES et 8 de SAINT-SANTIN-CANTALES.

Les habitants de CLAVIERES peuvent être remerciés qui malgré leur détresse, ont secourus les blessés dans l’église du village transformée en petit hôpital et avoir donné des sépultures provisoires aux résistants tombés les 10 et 11 juin 1944

Tout près de nous, nous avons Monsieur François PAILHES, âgé de 98 ans, il a participé au combat du 11 juin 1944 à CLAVIERES, il a vu tomber son frère Germain à côté de lui sans savoir s’il était mortellement blessé, la terrible nouvelle arriva le 24 juin 1944, c’est Louis RIEU dit MOUSTACHE,  chef du maquis de LA ROQUEBROU (père du docteur Jacques RIEU) qui eut la lourde charge d’informer officiellement et individuellement les familles des victimes.

La vie est bizarre, l’histoire est bizarre, la 26eme compagnie croyant assurer un renfort demandé la veille par le lieutenant-colonel DARCIE, ignore que dans la nuit du 10 au 11 juin 1944 le haut commandement du mont-mouchet a ordonné l’évacuation de toutes les compagnies, vers le réduit de la Truyère.

C’est pourquoi le 11 juin 1944, seule, la 26eme compagnie a combattu à CLAVIERES.

Dire un grand merci à Robert CORS qui a été un des principaux acteurs pour faire ériger une stèle à CLAVIERES à la mémoire des jeunes volontaires du secteur de LA ROQUEBROU.

Je terminerai par une citation d’André MALREAUX, « la plus belle sépulture d’un mort, c’est la mémoire des vivants ».

Synthèse réalisée par Alain ESPALIEU le 03 juin 2021